La portabilité du numéro relancera-t-elle le marché de la Voix ?

Publié le: 18 juin 2018

Portabilité du numéro algérie

Attendue depuis de longues années par les spécialistes du domaine ainsi que les usagers de la téléphonie mobile, la portabilité du numéro est désormais réalité en Algérie. Mais quelle conséquence attendre pour les 3 opérateurs du marché ?

Entérinée il y a quelques jours par le parlement, la nouvelle loi sur les TIC n’est pas passée inaperçue. En addition de l’article mettant fin au monopole historique d’Algérie Télécom sur l’accès à internet des particuliers, la loi garantit désormais la possibilité aux utilisateurs de changer d’opérateur mobile, sans pour autant changer de numéro de téléphone.

L’article précise ainsi que tous les “opérateurs sont tenus de garantir la portabilité des numéros pour l’ensemble des abonnés dans les conditions et modalités fixées par voie réglementaire”.

Quelle conséquence pour le marché de la voix ?

Depuis le lancement de la 3G fin 2013 et celui de la 4G, les opérateurs se sont focalisés sur ce marché juteux, abandonnant peu à peu l’aspect voix dans leur communication respective. Avec une croissance de 80% des revenus data pour Djezzy, 40% du marché de la Data pour Mobilis et un chiffre d’affaires quadruplé pour Ooredoo, l’attention porté à la data s’explique assez aisément. La question qui se pose est de savoir si la portabilité du numéro pourra ressusciter l’intérêt des opérateurs pour la voix.

Et dans un pays où la pénétration mobile est de 110% et où un grand nombre d’utilisateurs possèdent entre 2 à 3 puces téléphoniques, il sera compliqué pour la portabilité d’être le sauveur attendu. Une opportunité sera à trouver dans les utilisateurs au numéro de téléphone unique depuis de nombreuses années et hésitants jusque-là à changer d’opérateur afin de ne pas perdre les contacts accumulés sur celui-ci.

Mais le réel changement interviendrait avec l’arrivée d’un 4ème opérateur aux prix cassés (comme ce que l’on a pu voir en France en 2012 avec Free), qui n’aurait pas de mal à capter le flux d’usagers épuisés par les offres peu innovantes des opérateurs en place.